Conflit de Valeurs au Travail : Vers une Réconciliation Personnelle

 

Dans le monde professionnel, il existe des moments où les valeurs personnelles se heurtent aux réalités de la vie quotidienne, créant un conflit intérieur parfois difficile à surmonter. Laissez-moi vous raconter l’histoire d’une femme, une travailleuse indépendante de cinquante ans, qui a navigué à travers les eaux troubles de la routine professionnelle et des liens sociaux. Même dans le milieu de l’entrepreneuriat où la liberté d’action et de choix sont de mise, le mal-être existe.

Cette femme, c’est moi, c’est peut être vous.

En tant que travailleuse indépendante, je n’avais pas d’échelons à gravir ni de comptes à rendre à un supérieur hiérarchique. Pourtant, malgré cette liberté apparente, je me retrouvais piégée dans les filets de la routine et de la monotonie.

Bon sang, que c’est sournois cette routine qui s’immisce dans le corps et le cœur!

Chaque jour, je me levais pour rencontrer les mêmes défis, travaillant aux côtés d’amis qui étaient mes alliés, que je considérais comme une famille. La frontière entre vie professionnelle et vie personnelle était si fine, aussi transparente que du papier de soie. Je vivais une vie pro et perso mélangée, fondues l’une dans l’autre. Je vous en ai parlé dans le précédent article “L’histoire d’une valeur”. Je me sentais si seule avec eux, en permanence en conflit interne. Soit rester avec le groupe et ne pas respecter mes valeurs, soit les quitter. C’est ce que j’ai choisi. Les quitter pour enfin me respecter.

Les quitter dans ma vie perso et pourtant continuer à les voir dans ma vie pro! Je me suis crue assez forte pour gérer. Pour différencier.

Le conflit de valeurs est devenu plus aigu, plus étendu. Il ne se limitait pas qu’à l’amalgame pro/perso. Je me sentais déconnectée de ma passion première qui était la photographie. Il fallait vendre vendre et vendre, coute que coute. Plus de partage avec le client, plus d’écoute parce que pas le temps! Je me rendais compte que mes choix professionnels avaient érodé ma satisfaction personnelle. Je n’aimais plus la photographie. Le rêve, que je nourrissais enfant, d’être photographe, n’était plus.

Je réalisais que je ne pouvais plus continuer ainsi. À 50 ans, au lieu de m’accrocher à une illusion de sécurité, je choisis de tout remettre en question. Choisis ? Non, en fait! Pas vraiment. Le mental omniprésent m’interdisait de m’écouter. “Quoi ?! Te reconvertir à 50 ans ? Pfff, mais qu’est ce que tu vas faire, c’est trop tard!”

Ce que je vais faire ? M’écouter, accepter qui je suis, m’affirmer, respecter mes valeurs fondamentales.

Mais comme je n’entendais pas ce que me disait mon cœur, comme je n’arrivais pas à quitter “mon monde”, mon corps m’a aidé. Il m’a infligé une sciatique paralysante, le temps de me pauser, me questionner sur ce que je devais faire de ma vie pro. Je pouvais très bien me soigner physiquement et reprendre le boulot de photographe au parapente. Je pouvais le faire.

Mais non. La sciatique était un message puissant d’un changement obligatoire.

Cette décision n’était pas sans peur ni incertitude, c’était le premier pas vers une vie authentique et épanouissante.

Ma reconversion professionnelle fut un voyage de découvertes. Et pas que. Je dirai de retrouvailles avec moi même. J’embrassai l’inconnu avec une détermination renouvelée, explorant de nouveaux horizons et redécouvrant des passions enfouies depuis longtemps. La créativité limitée à la photographie s’est muée en expression de moi même.

J’ai rencontré l’Art Thérapie et le Coaching. Oui, je mets des majuscules à ces mots qui le méritent.

Mon changement professionnel m’a non seulement apporté une satisfaction personnelle profonde, mais a également ravivé mes relations sociales par de nouvelles rencontres.

Cette histoire est là aujourd’hui pour vous rappeler qu’il n’est jamais trop tard pour s’écouter, se connaitre. Et suivre le chemin de son véritable destin.

Peu importe où nous nous trouvons dans la vie, il y a toujours la possibilité de changer. Nous avons, nous toutes, les ressources en nous pour y arriver. Parfois, le cœur a bien plus à dire que la raison…

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